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28.06.2021

Commerce électronique : changements importants en matière de TVA à partir du 1er juillet et points d'attention juridiques

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Le coronavirus et les fermetures de magasins qui en ont résulté ont incité les consommateurs à faire plus que jamais leurs achats en ligne, que ce soit auprès de boutiques en ligne locales ou de grands acteurs étrangers. De nombreux détaillants ont récemment pris le train en marche du commerce électronique et ont (encore) façonné leur boutique en ligne. Le commerce électronique a ses propres règles en matière de TVA qui, avec l'extension du Mini One Stop Shop (MOSS) au One Stop Shop (OSS), vont changer radicalement à partir du 1er juillet. Mais il ne faut pas seulement tenir compte de ces nouvelles règles de TVA, il ne faut pas non plus perdre de vue les réglementations spécifiques sur le plan juridique.

 

1    Règles de TVA pour le commerce électronique

1.1 Réglementation actuelle sur la vente à distance

La vente en ligne de biens par l'intermédiaire d'une boutique en ligne ou d'une place de marché en ligne telle que Bol.com, où les biens sont expédiés à partir d'un pays autre que le pays d'arrivée, est appelée vente à distance aux fins de la TVA. Pour déterminer si une prestation est taxable en Belgique, le législateur a prévu des règles différentes concernant le lieu de la prestation en fonction du type de prestation. Il est donc possible que le lieu de livraison selon la législation sur la TVA diffère du lieu réel de livraison. Le lieu d'approvisionnement pour la vente à distance est généralement le point de départ du transport. Les boutiques en ligne belges qui vendent à des particuliers néerlandais, français ou allemands (B2C) peuvent donc, en principe, facturer la TVA belge.

Pour empêcher les acteurs du commerce électronique de s'installer systématiquement dans les pays où les taux de TVA sont les plus bas, des seuils ont été introduits pour les ventes à distance dans une relation B2C. Selon l'État membre d'arrivée des marchandises, ce seuil s'élève à 35 000 ou 100 000 euros sur une base annuelle. Une fois que le vendeur a dépassé ce seuil, une règle différente sur le lieu de livraison entre en vigueur et l'État membre d'arrivée du transport est considéré comme le lieu de livraison aux fins de la TVA et la TVA locale doit être facturée. Étant donné que de nombreux pays ont choisi d'introduire le seuil de 35 000 euros, les commerçants en ligne seront bientôt confrontés à un enregistrement de la TVA dans plusieurs États membres de l'UE. Cela entraîne de nombreuses formalités et donc des coûts supplémentaires. C'est pourquoi les règles applicables ont été revues, ce qui a conduit à l'introduction du nouveau régime OSS. Il existe plusieurs règlements au sein de l'OSS. Nous n'aborderons ci-dessous que le règlement le plus pertinent pour les boutiques en ligne belges, le règlement de l'Union.

1.2 REGLEMENT DU SYNDICAT OSS à partir du 1er juillet 2021

Ventes à distance intra-communautaires

À partir du 1er juillet 2021, les seuils susmentionnés pour les ventes à distance sont supprimés, ce qui signifie qu'en principe, la TVA locale doit être facturée lors de la première vente B2C à un client non belge. La TVA espagnole sera due sur les ventes aux particuliers espagnols, la TVA allemande aux particuliers allemands, et ainsi de suite.

Par conséquent, à partir du 1er juillet, les produits seront soumis à des taux de TVA différents puisque les taux de TVA de chaque État membre sont différents. Cette TVA locale peut être déclarée et payée via le guichet unique (OSS). Cela évite au vendeur de devoir s'inscrire à la TVA dans chaque État membre. L'utilisation de l'OSS est toutefois facultative ; le vendeur assujetti à la TVA peut toujours choisir de s'enregistrer individuellement à la TVA dans les différents États membres. Une combinaison des deux systèmes n'est cependant pas possible.

Malheureusement, le règlement de l'Union OSS ne prévoit aucune simplification pour les situations suivantes, qui se produisent fréquemment dans le monde du commerce électronique. Le vendeur doit encore s'enregistrer localement pour la TVA :

  • Les ventes de la boutique en ligne réalisées par le biais d'un stock détenu dans un autre État membre ;
  • Les ventes de la boutique en ligne sont réalisées par le biais du système de dropshipping où le fournisseur livre directement au client final.

Les vendeurs en ligne débutants ou ceux dont les ventes sont limitées dans d'autres pays de l'UE peuvent choisir de faire usage de la règle d'exception pour les micro-entreprises. Cela leur permet de continuer à soumettre ces ventes à la TVA belge si elles sont joint s'élèvent à moins de 10 000 euros hors TVA sur une base annuelle. L'appréciation du dépassement du seuil doit donc se faire pour l'ensemble des ventes à distance et non par État membre, et ce tant pour l'année civile précédente que pour l'année en cours. A noter que ce seuil existait déjà pour les services électroniques (TBE) qui devaient être déclarés via la déclaration MOSS. Le seuil s'applique donc à la fois aux services TBE et aux ventes à distance intracommunautaires.

 

Pour les boutiques en ligne belges qui vendent des marchandises et les expédient depuis la Belgique à des particuliers dans d'autres États membres, la règle de l'Union peut être résumée comme suit :

-         À partir du 1er juillet 2021, la TVA devra être facturée et payée dans l'État membre d'arrivée du transport.

-         Ils peuvent choisir de le faire :

-         déclarer la TVA de tous les États membres d'arrivée dans une déclaration unique (OSS) qu'ils soumettent en Belgique via Intervat et paient également dans une déclaration unique ; ou

-         S'inscrire individuellement à la TVA dans tous les États membres où ils sont redevables de la TVA et y déposer des déclarations périodiques de TVA.

-         Si le chiffre d'affaires total des ventes à distance est inférieur à 10 000 € hors TVA, le vendeur peut opter pour le régime de la micro-entreprise et, à titre exceptionnel, continuer à facturer la TVA belge. Le règlement ci-dessus ne s'applique pas tant que le seuil n'est pas dépassé.

 

Services B2C imposables dans un autre État membre

Outre la vente à distance intracommunautaire, l'OSS pourra également être utilisé pour déclarer et payer la TVA sur certains services fournis à des particuliers dans d'autres pays et qui y sont soumis. Nous pensons, par exemple, au travail dans l'immobilier ou aux services de taxi. Les entrepreneurs qui fournissent de tels services seront donc moins susceptibles de devoir s'occuper des enregistrements de TVA locaux.

 

2    Mentions légales points focaux

Outre un certain nombre de préoccupations importantes concernant la TVA, l'ouverture d'une boutique en ligne entraîne également un certain nombre d'obligations légales.

Dans ce qui suit, nous présentons quelques obligations et préoccupations importantes pour vous en tant qu'entreprise.

2.1 Réglementation de la vente à distance

Lors de la vente de biens et/ou de services à des consommateurs par le biais du commerce électronique, la réglementation sur la vente à distance s'applique.

Les points les plus importants (attention) de cette réglementation sont les obligations d'information précontractuelle et le droit de rétractation.

  • Obligations d'information précontractuelle

Dans le cas d'une vente en ligne, le vendeur doit d'abord se conformer à un certain nombre d'obligations légales d'information précontractuelle.

Ces obligations impliquent que le consommateur doit être informé de manière claire et non ambiguë, et dans un langage clair et compréhensible, d'un certain nombre de détails concernant l'entreprise avant que le consommateur ne passe une commande dans la boutique en ligne d'une entreprise, dont, entre autres :

  • les principales caractéristiques des biens et/ou services ;
  • Les données d'identification de l'entreprise (y compris le numéro d'entreprise et le nom commercial) ;
  • les coordonnées de l'entreprise (adresse géographique de l'établissement, téléphone, fax et adresse électronique) ;
  • le prix total des biens ou des services, toutes taxes comprises ;
  • si un droit de rétractation existe, les conditions, le délai et les modalités d'exercice de ce droit, ainsi que le modèle de formulaire de rétractation, ou l'inexistence d'un droit de rétractation ou les circonstances dans lesquelles le consommateur perd ce droit (voir ci-dessous) ;
  • ...

 

  • Droit de retour/retrait

Les consommateurs qui achètent des biens et/ou des services par Internet disposent d'un droit de rétractation légal, sauf dans des circonstances particulières. Ce droit de rétractation signifie que le consommateur pour une période de quatorze jours civils peut renoncer à son achat en ligne et retourner les biens achetés. Les frais de renvoi des biens sont à la charge du consommateur.

Toutefois, il existe un certain nombre d'exceptions à ce droit de rétractation. Par exemple, le consommateur en ligne ne dispose pas d'un droit de rétractation en cas de :

  • la livraison de marchandises qui se gâtent rapidement ou dont la durée de conservation est limitée, comme les fruits ou les légumes frais ;
  • la livraison de biens sur mesure, par exemple une robe de mariée sur mesure ;
  • la livraison de marchandises scellées qui ne peuvent être retournées pour des raisons de protection de la santé ou d'hygiène et dont le sceau a été brisé après la livraison, par exemple des produits cosmétiques (rouge à lèvres, etc.) ;
  • ...

2.2 Interdiction du géoblocage

Depuis fin décembre 2018, le géoblocage est interdit dans toute l'Union européenne, à quelques exceptions près.

Le géoblocage (blocage géographique) signifie que l'accès aux produits et/ou services est refusé ou légèrement restreint pour les acheteurs en ligne (consommateurs ou entreprises qui utilisent les produits et/ou services exclusivement pour une utilisation finale) sur la base de la nationalité ou du lieu de résidence de l'acheteur en question.

En d'autres termes, les clients ne peuvent commander des produits et/ou des services que sur le site web de leur État membre. Par conséquent, ils sont liés par les prix figurant sur le site web de leur État membre.

Cette pratique est donc interdite.

Le client peut toutefois donner son consentement exprès en renvoyant vers le site web de son État membre, mais alors le ou les sites web originaux que cet acheteur voulait consulter doivent toujours lui rester accessibles.

En résumé, il existe de nombreuses obligations légales que l'entrepreneur doit respecter lorsqu'il ouvre une boutique en ligne. Si vous voulez vous assurer que votre boutique en ligne/site web est conforme à la TVA ou à la législation, n'hésitez pas à nous contacter via info@titeca.be. Nous serons heureux de vous aider.