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7.05.2024

Que devez-vous savoir sur la responsabilité des administrateurs ?

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L'exercice d'un mandat d'administrateur dans une société n'est pas sans risque. En effet, les administrateurs peuvent être tenus responsables des dommages qu'ils causent à la société ou à des tiers à la suite d'un manquement ou d'une erreur dans l'exécution de leur mandat.

En outre, en raison d'une récente modification de la loi, les parties contractantes d'une entreprise pourront bientôt.., de pouvoir engager plus rapidement la responsabilité directe des dirigeants de cette entreprise. Il est plus important que jamais de disposer d'une assurance responsabilité civile des administrateurs adéquate.

 

Quand un directeur est-il responsable ?

Chaque administrateur peut être tenu responsable, entre autres, de ce qui suit :

  • une faute de gestion ordinaire : il s'agit d'erreurs commises dans l'exercice de ses fonctions d'administrateur, telles que la violation d'une norme de conduite ou une erreur de politique. Toutefois, l'administrateur ne sera responsable que des "décisions, actes ou comportements qui se situent manifestement en dehors de la fourchette dans laquelle des administrateurs normalement prudents et diligents, placés dans les mêmes circonstances, pourraient raisonnablement s'écarter" ;
  • une infraction aux dispositions du code des sociétés et des associations (CCA) ou aux statuts de la société (par exemple, dépôt tardif des comptes annuels) ;
  • un délit à l'encontre de tiers ou de l'entreprise, par exemple le vol d'un bien de l'entreprise ;
  • l'obtention d'un avantage financier indu alors que le directeur en question était en situation de conflit d'intérêts ;
  • les dettes fiscales de l'entreprise ou les infractions pénales.

Il existe également des motifs spécifiques de responsabilité pour les administrateurs en cas de faillite. Entre autres, un administrateur peut être tenu responsable de tout ou partie des dettes d'une société en faillite dans les cas suivants :

  • des erreurs apparemment grossières qui ont contribué à la faillite de l'entreprise ;
  • le "wrongfull trading", c'est-à-dire la poursuite manifestement déraisonnable d'une activité apparemment récupérable, sans aucune chance raisonnable de redressement.

Il convient de noter que les administrateurs formellement nommés ne sont pas les seuls à risquer cette responsabilité pour les motifs susmentionnés. Les administrateurs de fait - c'est-à-dire les administrateurs qui n'ont pas de mandat formel mais qui observent néanmoins la gouvernance dans la pratique - doivent également être vigilants.

Lorsqu'un directeur est effectivement tenu responsable, les montants de responsabilité peuvent être limités en fonction de la taille de l'entreprise. C'est ce qu'on appelle le "plafond" de responsabilité, même si, dans la pratique, on constate que cela reste souvent lettre morte. Un administrateur peut souscrire une assurance à cette fin.

 

Par qui les administrateurs peuvent-ils être tenus responsables ?

A partir de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la responsabilité extracontractuelle (vraisemblablement le 01/01/2025), les administrateurs pourront désormais également être tenus directement responsables par les cocontractants de la société, s'ils peuvent prouver une faute de l'administrateur à la suite de laquelle ils ont subi un dommage. Auparavant, cela n'était en principe pas possible. Toutefois, cet administrateur ne sera responsable que des "décisions, actes ou comportements qui se situent manifestement en dehors de la fourchette à l'intérieur de laquelle des administrateurs normalement prudents et diligents, placés dans les mêmes circonstances, pourraient raisonnablement se trouver en désaccord".

En outre, il convient de noter qu'un administrateur ne peut pas convenir avec sa société que cette dernière assumera la responsabilité de son administrateur. En outre, il existe une ambiguïté quant à la possibilité pour les entreprises de stipuler dans une convention qu'elles n'engageront pas la responsabilité des administrateurs de l'autre. On peut donc se sentir libre de le stipuler dans les conventions, mais il subsiste un risque que cette disposition soit écartée par le tribunal en cas de litige.

Comme les administrateurs peuvent désormais être poursuivis plus rapidement, nous recommandons à tous les administrateurs d'examiner (ou de faire examiner) leur assurance responsabilité civile en tenant compte de ces nouvelles dispositions légales.

 

Que se passe-t-il si le directeur obtient la décharge ?

En principe, si les actionnaires décident, lors de l'assemblée générale annuelle, de donner quitus à l'administrateur, celui-ci ne peut plus être tenu responsable par la société des fautes qu'il aurait commises au cours de l'année écoulée. Cette décharge est irrévocable. Soyez donc prudent lorsque vous donnez décharge à des administrateurs en cas de conflit au sein de l'entreprise.

La décharge ne concerne que la responsabilité des administrateurs qui peut être invoquée par la société. Les tiers ont donc toujours le droit d'intenter une action en responsabilité contre le dirigeant s'ils peuvent prouver la faute, le dommage et le lien de causalité.

En cas de démission d'un administrateur en cours d'exercice, nous recommandons que l'administrateur démissionnaire demande la décharge provisoire aux actionnaires lors de l'assemblée générale extraordinaire qui statue sur sa démission. Toutefois, cette décharge ne couvre que les erreurs explicitement signalées à l'assemblée générale pour la période comprise entre la date du dernier exercice clôturé et la date de la démission. Il est donc important de demander également la décharge définitive lors de l'assemblée générale annuelle statuant sur l'approbation des états financiers de l'exercice au cours duquel l'administrateur démissionnaire était encore administrateur.

 

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