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20.02.2024

Que prévoit la nouvelle loi sur la responsabilité extracontractuelle pour les sous-traitants, les administrateurs et les employés ?

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Les directeurs, les employés et les sous-traitants deviennent directement responsables.

Le 1er février 2024, un projet de loi a été adopté qui apporte des modifications sensibles à notre droit de la responsabilité. Concrètement, il sera désormais plus facile de poursuivre directement les sous-traitants, les administrateurs et les employés de votre cocontractant. Aujourd'hui, cela n'est possible qu'en passant par une étape intermédiaire.

Aujourd'hui, en principe, une partie contractante ne peut pas poursuivre directement l'agent d'exécution (à savoir, par exemple, les sous-traitants, les directeurs et les employés) de son cocontractant. Dans le secteur de la construction, par exemple, cela signifie concrètement qu'en principe, un donneur d'ordre ne peut pas poursuivre directement le sous-traitant de l'entrepreneur principal. En effet, le constructeur n'a de relation contractuelle qu'avec l'entrepreneur principal, de sorte qu'il ne peut en principe poursuivre que ce dernier. En pratique, cela signifie que le maître d'ouvrage doit poursuivre l'entrepreneur principal et que ce dernier poursuivra à son tour le sous-traitant s'il estime que la faute lui incombe.

Il en va de même pour les administrateurs et les employés d'une société. En principe, ils ne peuvent pas être poursuivis directement par un contractant de la société elle-même. Si cette partie contractante subit un dommage, elle ne pourra le récupérer qu'auprès de la société. Cette dernière peut alors intenter une action contre l'administrateur ou l'employé fautif.

Cette limitation prendra fin l'année prochaine. Ainsi, un constructeur pourra poursuivre directement le sous-traitant de son entrepreneur, et un contractant pourra poursuivre directement le directeur ou l'employé de son cocontractant, du moins si cette personne a commis une erreur dans le cadre de l'exécution du contrat avec l'entreprise, par exemple en bafouant une disposition légale, ou en agissant de manière imprudente.

 

Quelques exemples :

  • Un donneur d'ordre conclut un contrat avec un entrepreneur principal. Cet entrepreneur principal fait appel à plusieurs sous-traitants pour l'exécution des travaux. Le sous-traitant chargé de l'installation du système de chauffage et de ventilation commet une erreur et endommage la maison. Dans ce cas, le donneur d'ordre engage en principe directement la responsabilité de ce sous-traitant. sous-traitant Il doit pouvoir faire appel, même s'il n'a pas de relation contractuelle directe avec l'entreprise ;
  • Une entreprise passe une commande auprès d'un fournisseur. Lors de la livraison des marchandises, l'employé commet une erreur qui endommage la marchandise. Désormais, l'acheteur prendra cette employé En principe, il est possible de s'adresser directement à eux ;
  • Une entreprise effectue des travaux d'excavation pour un constructeur. La grue utilisée s'avère ne pas être assez solide, ce qui la fait basculer et endommage le chantier. Le donneur d'ordre estime que le directeur de l'entreprise aurait dû savoir, au moment de la conclusion du contrat, que la grue ne serait pas assez solide, et peut que conducteur en principe s'adresser directement à eux.

 

L'utilité de l'adaptation juridique

Le contrat principal entre le donneur d'ordre et l'entrepreneur principal comprend souvent des limitations de responsabilité. Il est intéressant de noter que le sous-traitant peut également invoquer ces accords à l'encontre du donneur d'ordre afin de limiter sa propre responsabilité. Ainsi, le sous-traitant peut utiliser à la fois les limitations du contrat entre le donneur d'ordre et l'entrepreneur principal, et les limitations de son propre contrat avec l'entrepreneur principal, dans le cadre de son litige avec le donneur d'ordre.

Il en va de même pour les directeurs et les employés. Ils peuvent eux aussi s'appuyer sur les accords de responsabilité conclus entre le client et l'entreprise ou sur les restrictions prévues par leur propre contrat (d'emploi/d'administration) avec l'entreprise. Toutefois, les limites fixées par le droit du travail et le droit des sociétés pour de telles restrictions doivent être prises en compte.

 

Quand tout cela s'applique-t-il aujourd'hui ?

Cette modification de la législation s'appliquera à toutes les réclamations nées à partir de son entrée en vigueur (vraisemblablement le 1er janvier 2025), et ce, à partir du 1er janvier 2025. quelle que soit la date à laquelle les accords ont été conclus entre votre entreprise, votre client et les personnes appelées à l'exécution. La future loi peut donc également avoir un impact sur tous les accords conclus précédemment.

Par exemple, un sous-traitant qui commet une faute après le 1er janvier 2025 pourra être poursuivi directement par le donneur d'ordre, même si tous les contrats relatifs à ce chantier ont été conclus avant le 1er janvier 2025. D'où l'importance d'examiner (ou de faire examiner) tous les contrats préexistants impliquant l'utilisation d'une personne auxiliaire. Plus précisément, on peut s'attendre à ce qu'à partir de 2025, le donneur d'ordre (et tous les autres créanciers contractuels) soit poursuivi conjointement beaucoup plus rapidement, par exemple en impliquant à la fois l'entrepreneur principal et le sous-traitant directement dans le litige.

Les agents d'exécution (sous-traitants, employés, directeurs) seront donc plus facilement tenus responsables de leurs erreurs personnelles à partir de l'année prochaine. Cela ne signifie pas nécessairement que l'agent d'exécution sera plus responsable qu'auparavant, car cela dépendra des circonstances concrètes.

 

Quelles mesures pouvez-vous déjà prendre ?

  • Examinez vos accords actuels et insérez des limitations de responsabilité suffisantes et correctes, en fonction de votre position en tant que client.
  • Faites examiner vos polices d'assurance et vérifiez si elles offrent une couverture suffisante contre les éventuelles réclamations directes des créanciers.

Bien entendu, nous pouvons vous aider et vous guider dans cette démarche.

Nous continuerons à suivre de près cette modification de la loi et vous tiendrons au courant de son évolution par le biais de communiqués de presse ultérieurs.

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